Le terme « Big Data » fait référence à de grandes quantités de données dans le monde numérique. Par exemple, ils sont analysés par des entreprises afin de gagner de l’argent avec les informations qu’ils contiennent. La valeur de ces données est également reconnue par les criminels. Quel rôle le consommateur y joue-t-il ? Quand et comment doit-il et peut-il protéger ses données ?
Les grandes quantités de données, appelées « Big Data », sont souvent appelées « l’or numérique ». C’est pour les raisons suivantes :
- Les entreprises et la science essaient toujours de « forer » de nouvelles sources de données et de les développer.
- La valeur ajoutée réelle résulte du traitement ultérieur des données, car en tant que « pétrole brut », elles sont généralement inutiles.
- On peut gagner beaucoup d’argent avec les connaissances acquises grâce au «raffinage». Les vols de grandes quantités de données – par exemple de Yahoo ou de la société de services de conduite Uber – ont montré à quel point de grandes quantités de données peuvent être intéressantes et précieuses pour les criminels.
Qu’est-ce que les mégadonnées ?
Le big data est un terme collectif désignant les technologies numériques qui ont révolutionné la communication et le traitement des données d’un point de vue technique. Cela inclut, par exemple, les données de capteur, les données de machine, les données de journal, le World Wide Web ou les puces RFID.
En 2011, le volume de données généré dans le monde était encore estimé à plus de 1 zettaoctet. Les experts ont prédit 35 zettaoctets pour 2020. Ces valeurs ont en effet été dépassées en 2012 avec 6,5 zettaoctets et en 2020 avec 64,2 zettaoctets. Les prévisions actuelles pour 2025 ont été augmentées de 175 à 181 zettaoctets pour tenir compte de l’augmentation rapide du volume de données.
Avec l’augmentation du volume de données, l’évaluation et le traitement ultérieur des données deviennent de plus en plus difficiles et complexes. De plus, il existe des structures de données complexes et des formats hétérogènes qui rendent difficile le traitement des données. Les solutions logicielles et processus conventionnels atteignent donc de plus en plus leurs limites. Les enjeux d’analyse et de gestion des données croissent donc au même rythme que la masse de données brutes.
Big data dans le marketing et les ventes
De grandes quantités de données provenant du marketing et des ventes permettent de tirer des conclusions sur les clients et les segments de clientèle. Les produits et services peuvent ainsi être adaptés beaucoup plus spécifiquement aux besoins individuels des clients.
Les mégadonnées aident le fournisseur à examiner le comportement de consommation et d’achat des clients afin de proposer ensuite des produits adaptés sur autant de plateformes que possible. Dans le même temps, les fournisseurs peuvent utiliser les données d’inventaire et de localisation pour s’assurer que les marchandises sont disponibles de manière optimale aux emplacements appropriés. C’est un facteur de succès important pour le commerce en ligne. Google (en tant qu’intermédiaire pour la publicité personnalisée) et Amazon (en tant que grand magasin en ligne) en sont des exemples réussis.
Big data dans la science et la recherche
La météorologie, la recherche sur le climat, la physique nucléaire ou la prédiction des épidémies bénéficient également des résultats de l’analyse des mégadonnées. Par exemple, IBM, en collaboration avec des universités américaines, a conçu des modèles de calcul permettant de prédire une épidémie de dengue et de paludisme. Les scientifiques ont utilisé des algorithmes pour relier les progressions typiques de la maladie et les données démographiques. En conséquence, le déclenchement d’une telle épidémie pouvait être prédit de manière réaliste. Cela a permis aux régions touchées de fournir une aide médicale et de la distribuer efficacement.
Le big data dans l’assurance et la finance
Le big data présente également un grand intérêt pour le secteur de l’assurance. Les données personnelles des assurés en particulier peuvent aider les entreprises à mieux évaluer les risques et à développer de nouveaux produits.
L’ Internet des objets , c’est-à-dire la mise en réseau d’objets, joue également un rôle important ici. À l’aide de données de capteurs dans la maison et dans les voitures ou grâce aux données de fitness et de mouvement des bracelets de fitness ( wearables) , des modèles de données individuels peuvent être créés pour évaluer les risques et prévenir les dommages.
Il en va de même pour les prestataires de services financiers. L’un des déclencheurs de la crise financière de 2008 a été l’éclatement de la bulle immobilière aux États-Unis en raison de prêts qui ne pouvaient plus être remboursés par les débiteurs. Les données volumineuses peuvent également être utilisées ici pour inclure davantage de facteurs d’influence provenant de nombreuses autres sources et ainsi évaluer et finalement tarifer les risques des prêts.
Protection et contrôle des données dans les processus Big Data
Lors de l’utilisation de processus de mégadonnées en France, le législateur fixe des limites étroites, en particulier lorsqu’il s’agit de données personnelles. Un principe important est inscrit dans le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) :
Les données personnelles ne peuvent être collectées, traitées ou utilisées qu’à la condition que la personne concernée y ait consenti ou si une disposition légale le permet expressément. De plus, les données ne peuvent être utilisées que dans le but pour lequel elles ont été collectées : le principe dit de limitation des finalités.
L’article 5, paragraphe 1, point c du RGPD définit également le principe de minimisation des données, afin que les données personnelles soient collectées avec le moins de parcimonie possible.
Cependant, ces restrictions ne s’appliquent qu’aux données personnelles. Les données sans référence personnelle ne sont pas concernées par cela. Il s’agit, par exemple, de données techniques telles que des données machine évaluées, des données d’appareil à des fins de service et d’assistance ou d’autres données techniques dans le domaine de la recherche et du développement de produits.
Cependant, les données personnelles peuvent être rendues anonymes pour un traitement ultérieur. Anonymiser signifie modifier les données de manière à ce qu’elles ne puissent plus être attribuées à une personne. Les fonctionnalités qui indiquent clairement une personne spécifique sont supprimées ou remplacées par de nouvelles fonctionnalités. Au lieu de l’adresse, par exemple, une indication de la région ou au lieu de la date de naissance, seule l’année de naissance peut être traitée.
Big data : perte de contrôle pour les consommateurs ?
Étroitement liée aux mégadonnées, il y a une nouvelle compréhension sociétale de la façon dont les données sont traitées. Dans la vie de tous les jours, les utilisateurs ne sont généralement même pas conscients de l’utilisation des technologies Big Data, par exemple lorsqu’ils utilisent des services en ligne ou consultent des informations sur le trafic ou la météo. Les consommateurs sont souvent d’importants fournisseurs de données ici : de nombreux services utilisés quotidiennement existent seuls ou sous cette forme à cause du big data.
Activités sur les réseaux sociaux, porter des wearables, rechercher dans les moteurs de recherche, gagner des points de fidélité à la caisse du supermarché – toutes ces activités produisent des données qui sont utilisées par les entreprises.
En France, le droit à l’autodétermination informationnelle s’applique, ce qui signifie que chaque individu peut décider lui-même de divulguer ses données personnelles ou à quoi elles sont utilisées. En outre, les consommateurs ont le droit d’obtenir des informations sur ce qu’il advient de leurs données et à quelles fins elles sont traitées par les entreprises . Avec la grande masse d’offres, dans le contexte desquelles de grandes quantités de données sont généralement collectées à leur insu, il est difficile pour les consommateurs de garder une trace de leurs propres données. En pratique, très peu savent quelles données sont stockées, où et à quoi elles servent.
Les protectionnistes des données prônent donc de plus en plus une utilisation consciente des données avec parcimonie, tant de la part de l’utilisateur que des services de traitement des données.
Car si de grandes quantités de données sont rassemblées par des organismes privés ou publics, il est à craindre que leur évaluation informationnelle puisse conduire à une violation fondamentale des droits informationnels fondamentaux des consommateurs et donc à une mise en danger des droits à la liberté.
Conclusion
Dans le monde du Big Data, les consommateurs jouent un rôle crucial en tant que fournisseurs de données et acteurs clés dans la protection et la conscientisation de leurs propres informations. Alors que les entreprises et les chercheurs exploitent les avantages et les opportunités offertes par les mégadonnées, il est essentiel que les consommateurs comprennent l’impact de leurs données et prennent des mesures pour les protéger.
La valeur des données personnelles est devenue un enjeu majeur, tant du point de vue des opportunités économiques qu’en termes de protection de la vie privée. Les consommateurs doivent être conscients des informations qu’ils partagent et de la manière dont elles sont utilisées. Ils ont le droit de savoir comment leurs données sont collectées, traitées et utilisées, et ils peuvent exiger des entreprises des informations transparentes sur ces pratiques.
La protection des données personnelles est un aspect fondamental dans le monde du Big Data. Les consommateurs doivent comprendre les mesures de sécurité appropriées, telles que l’utilisation de mots de passe forts, la vérification des paramètres de confidentialité sur les plateformes en ligne, et la prudence lorsqu’ils partagent des informations sensibles. Ils ont également le pouvoir de choisir les services qui respectent leur vie privée et de refuser de partager des données lorsqu’ils ne se sentent pas à l’aise.
Cependant, la conscientisation ne se limite pas à la protection des données personnelles. Les consommateurs doivent également comprendre l’impact plus large du Big Data sur la société et l’économie. Ils doivent être informés sur la manière dont leurs données contribuent à la personnalisation des produits et services, mais aussi sur les risques potentiels liés à la collecte et à l’utilisation non autorisée de leurs informations.
En fin de compte, le consommateur a le pouvoir de façonner l’avenir du Big Data en exigeant une utilisation responsable et éthique de leurs données. En s’informant et en prenant des mesures pour protéger leur vie privée, ils peuvent contribuer à créer un équilibre entre l’exploitation des données et la protection des droits individuels. Les consommateurs doivent être conscients de leur rôle et de leur responsabilité dans ce paysage numérique en constante évolution, afin de garantir que le Big Data profite à tous de manière équitable et sécurisée.